Will ❦ Putain on y voit comme à travers une pelle !

William Soren Anderson

"TA QUOTE DE FIFOU QUI DÉCHIRE TOUT"

"Allez vous faire foutre."
"William Soren Anderson!", me rabroue ma mère, l'air surprise. "Ton langage!" Je lève les yeux au ciel. Du haut de mes douze ans, ce n'est pas comme si j'avais peur d'elle! Plus maintenant. "Quoi? Vous me demandez sérieusement de choisir avec qui je veux vivre et j'ai fais que vous répondre! Je ne VEUX pas bouger d'ici, ni même être obligé de choisir entre l'un de vous deux, c'est débile!" Mes parents se regardent. Ils n'ont plus l'air en colère, juste peinés. Et bien comme ça, nous seront trois! Mais eux, une fois qu'ils auront passé la porte, n'auront plus à se revoir alors que moi, je devrait vivre avec ce divorce jusqu'à ce que je puisse vivre seul. Vraiment, sympa les parents! "Mon chéri", souffle finalement ma mère tout en tripotant ses boucles d'oreilles hors de prix. "Nous savons que c'est difficile, mais tu es assez grand maintenant pour avoir ta propre opinion. Nous voulons simplement que tu sois bien." Je lève les yeux au ciel sans pouvoir m'en empêcher. Quel gros tas de conneries! "Et j'ai le droit de ne choisir aucun d'entre vous? Parce que franchement, je préférerais aller en foyer plutôt que d'être ballotté d'une maison à une autre!" Mes parents paraissent surpris. Il s'attendaient à quoi exactement? Comme si j'allait accepter comme ça d'aller vivre soit en France avec ma mère, soit aux Etats-Unis avec mon père tout en en ayant l'espoir de pouvoir voir mon second parent pendant les vacances? Là, ils peuvent se mettre le doigt dans l'oeil jusqu'aux orteils! "Je vois", lance mon père, qui se décide enfin à en placer une. "Écoutes, William: Tu as encore quelques jours devant toi avant que je ne partes pour Albany. D'accord? Prends ton temps, quitte à partir vivre en France avec ta mère quelques semaines." Je me crispe. Non mais ils m'écoutent, ou quoi?! Apparemment non! Ce que je dis entre par une oreille et ressort par l'autre sans passer par la case cerveau! C'est à ce moment là, en voyant l'air totalement perdu de mes parents, que j'ai complètement abandonné. Oui, j'ai choisi de baisser les bras sachant qu'aucun des deux ne semblait se battre pour avoir ma garde. Je me lève, détourne le regard et lance d'une voix distante: "Je vais chez papa."
Oui, c'est lui qui a la carte bleue platinium.



"Wiiiiiill! C'est toi qui a touché à mes altères?" Allongé de tout mon long sur mon lit, je détourne brièvement le regard de mon livre, mes lunettes encore vissées sur mon nez. Mon abruti de demi-frère se tient devant moi, l'air encore plus con que d'habitude. C'est clair qu'avec ma dégaine de crevette, j'ai une tête à lui voler ses saletés d'altères! Quel fils de...Je soupire, fais mine de réfléchir avant de lui répondre, très sérieusement: "Non, mais je remercie du fond du coeur le vrai coupable. Si seulement il pouvait te kidnapper aussi, ça nous ferait de l'air." Mon demi-frère m'adresse un regard noir auquel je réponds par un sourire provoquant avant de retourner à ma lecture. "Ne me provoque pas, Anderson." Ce coup-ci, je lâche mon bouquin, retire mes lunettes et me redresse dans le but de pouvoir le regarder droit dans les yeux. "Et sinon quoi, crétin?! Tu vas me battre presque à mort comme ton idiot de frère l'a fait avec Kyle Jemeson?! Personnellement, je pense que ceux qui ne sont capables de se défendre qu'à la force des poings sont en fait plus faibles que des fillettes de quatre ans à qui on aurait volé une sucette." Voir son visage devenir tout rouge et ses poings se serrer pourrait presque me faire rire. Pourtant j'ai un bon instinct de survie et même si j'adore provoquer cet idiot, je ne préfère pas dépasser les limites. Je me lève donc et passe à côté de lui, en route pour sortir de la chambre. De là où je me trouve, j'entends mon demi-frère murmurer un mot qui ne me plait définitivement pas et bénis littéralement mon père, qui sort justement de son bureau. Alors, l'air encore plus tranquille que d'habitude, je lance: "P'pa, le fils de ta femme vient de me traiter de tapette. Je le savais, que j'avais raison: Vous ne m'acceptez pas comme je suis. Je me suis tué à le dire à ma psy, pourtant."
Et voilà, il n'en faut pas plus. Mon père passe près de moi, serrant affectueusement mon épaule avant de rentrer dans la chambre pour passer un sacré savon à l'autre sportif des bacs à sables. Au beau milieu du couloir, je souris. Oui, parfois je suis tellement heureux d'être homosexuel! Le fait que mon père soit le premier à me soutenir m'aide pas mal, surtout quand je dois me servir de ma pseudo vulnérabilité pour pousser mes demis-frères à bout!


Un bruit discret me tire du sommeil. J'ouvre paresseusement un oeil pour voir le mec avec qui j'ai passé la nuit dos à moi, en train de s'habiller. Après avoir remis son jean's, il attrape son tee-shirt et quitte mes appartements sur la pointe des pieds. Je souris et plonge à nouveau mon visage sous mon oreiller, espérant pouvoir me rendormir. "Will" C'était trop beau pour être vrai...Jamais j'aurais deux minutes de répit dans cet appart! Je grogne alors en sentant quelqu'un s'allonger près de moi: Je sais déjà qui c'est, évidemment, mais ne bouge pas d'un poil. "J'arrive pas à croire que t'ai couché à nouveau avec Tristan." Ok, c'est officiel, il ne me laissera pas tranquille. Alors je me force à me réveiller avant de me tourner vers Shane. Shane, c'est celui qui m'as "sauvé" lorsque j'ai voulu prendre mon indépendance. Vivre loin de mon père et de mes cons de demis-frères, tout ça. Il est plus vieux de quelques années, mais semble s'être attaché à moi...Tout comme moi je me suis attaché à lui, forcément. Mais comme l'amour et tout ce qui dégouline de sentiments, ce n'est pas trop mon truc, eh bien je préfère ne rien tenter avec lui. Mes one night et moi, on s'entend pour le moment très bien et ça me suffit! Alors ignorant totalement le fait que je suis encore nu sous le drap, je me tourne vers lui. "Oui, et? Tristan est l'un des seuls homos non refoulés dans ce bled paumé, alors j'en profite." Pendant un instant, il ne dit rien et secoue la tête avant de se lever. "Allez, lève toi et prends une douche. Tu dois aller bosser aujourd'hui" Je grimace. Aïe. Non pas que je n'aime pas travailler, au contraire...Quoi que. Non en fait, je déteste bosser. C'est pas mon genre de me fatiguer. Pourtant je me tourne dos à Shane avant de me lever en prenant soin d'enrouler le drap autour de ma taille: Non pas que je sois pudique, mais ce n'est pas trop le moment! "J'arrive", répondis-je alors simplement avant de me diriger vers la salle de bain.